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28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 17:22

 

Octobre.Une quinte triste réveille Moha.Ce mois , la lune s'enveloppe de draps noirs.

La toux réveille les souvenirs.Moha se frotte les yeux et écarquille sa mémoire.

Les années défilent et l'ingratitude des enfants avec.

 

Le troisième arbre se plie .Moha n'est qu'un amas souillé par le manque de respect.

 

Tout ce que j'ai fait , se dit-il , n'a servi à rien ! Tout l'amour que j'ai porté à mes enfants , se traduit par une haîne.

Dans mes moments de détresse , l'homme fragile que je suis , n'a pas droit à l'erreur !

 

Tu sais , ma fille , soliloque Moha en regardant une photo accrochée dans sa chambre :

Mon père n'a pas été tendre avec moi .Il ne m'a pas porté l'amour que je vous ai porté mais je ne lui ai jamais manqué de respect.Dire à mon père qu'il ne sert à rien m'aurait valu le renvoi de la maison..Dire à mon père qu'il pue , m'aurait valu le renvoi de la tribu et dire à mon père qu'il est un "taré" m'aurait valu l'exil dans le monde de  la honte .

 

La mère est le socle de l'éducation chez les arabes.Ma fille , vous manquez d'éducation ! L'irrespect a commencé à partir du moment ou vous raccrochiez le téléphone au nez de votre père.L'irrespect a commencé au moment ou vous vous construisez dans le mensonge.

 

Dans mes prières , j'implore Dieu de ne pas vous vouer à la même éducation que votre mère ! l'éducation de la haine , de l'égoisme...Votre père pleure.

 

Octobre.Un mois désastreux , froid et sinistre.Octobre le mois des seismes.

 

Pourquoi , n'ai-je pas droit à la colère , se lamentait Moha ?

Pourquoi , dois-je céder devant le mensonge de mes filles ?

Pourquoi tiennent-elles toujours à braver mon autorité ?

 

N'ais-je pas moi aussi , l'être humain fragile droit à la colère ?

N'ais-je pas le droit d'enterrer vingt années de malheur ?

 

Dans un silence noir et froid , Moha déverse des larmes.Aujourd'hui c'est L'Aid et aucune  des victimes d'octobre n'a daigné me souhaiter AID MABROUK !

 

Les averses tambourinent les carreaux de la cellule de Moha.La buée couvre la vue.

 

Avec le petit doigt , Moha grifonne sur les carreaux quelques douleurs:

 

N'approchez pas de mon ombre flottante ! Vos pas assourdissent ma pensée et j'entends vos vociférations , votre haine , vos dénigrements dans une caverne vacarmeuse..J'entends vos voix portées par le vent ..J'entends vos insultes..j'entends votre désobeissance , j'entends votre fuite , j'entends vos mensonges et je vois une dame , petite de taille , le regard perçant  , arracher des morceaux de chair fraiche de mon corprs frêle et se délecter les yeux souriants.Je saigne.

Mon sang déborde de ma tombe.

Des oiseaux au plumage noir sombre envahissent mes pensées.

 

Ma fille ! Moha est un cadavre ensanglanté.Ton père est un corps qui séche de jour en jour.

 

La soixantaine, la vieillesse loge mon aorte et dessine sur mon visage un long chemin sinueux. 

 

Ma fille ! Que reste-t-il à un père criblé par les mots et les maux ?

 

Mantes la ville , le 28 Octobre.

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4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 07:48

Après quelques tentatives en prose, je m'initie à la nouvelle ..Que votre indulgence accompagne les lignes de cette première nouvelle fiction.

 

 

Tristes soliloques.

 

Il régne une mélancolie.Je scrute les photos de mes petites anges.Le sourire de Majdouna entre en moi par petits morceaux.Je me redresse au regard joyeux de Selmouna.Je la vois bouder.Je dépose une bise sur sa joue.

 

Les rêves se bousculent dans ma pensée.Une ombre m'interpelle.Je me vois, adossé à un mur délabré, construire le futur de ma progéniture.L'une sera avocate et la deuxième journaliste.Je posais la première pierre boule de neige.J'en fais le serment.J'occultais le fatalisme qui crispais la structure de ma socialisation.Le destin ! Très jeune, je me posais la question  peut-on lui jouer des tours ? Peut-on le détourner de son itinéraire ?Peut-on le pièger ?Je soliloquais.

 

Kateb passait par là.Ses poèmes que je sirotais comme l'on sirote le café du matin , agissait comme un antitussif.Les poèmes de Kateb Yassine habitaient le centre de ma terre d'espoir.Mes filles feront la fierté de ce père pays, qui de conquête en conquête, élargissait son territoire..

 

Et les mots de Kateb tombent comme des grelons sur ma mémoire fragile .Je récitais :

 

Bonjour mes horizons lourds,
Mes vieilles vaches de chimères :
Ainsi fleurit l'espoir
Et mon jardin pourri !
- Ridicule tortue,
J'ai ouvert le bec
Pour tomber sur des ronces

 

Ma vision bancale sème les épines dans mon chemin.Je m'interroge.Pourquoi ai-je quitté les murs délabrés de ma ville natale pour suivre un rêve décomposé?

 

Le fatalisme reprend le dessus.Il atténue la douleur de mes pensées.

 

Il régne un silence mélancolique et dans ma pensée se bousculent les caravanes de Baghdad.

 

Les couleurs de la chambre de mes anges introduit une lumière dans ma cage.Je hume l'odeur du reste de la tribu.Je remercie Dieu.Je souris par intermittence.Mes nuits sont plongées dans l'inquiètude.Je me recroqueville comme une mère attendant que l'on frappe à la porte, une mère qui reconnait la main tambourinant en douceur  la porte.Une mère qui se lève hâtive , ouvrir grandement la porte et ses bras.Une mère qui défére l'inquiètude au lendemain.Pourquoi ne suis-je pas une mère?Pourquoi suis-je un père le jour et une mère la nuit?

 

Ma mémoire secrète des images de terreur.Des corps jonchant le sol, des enfants en guenilles en pleurs, des orphelines perdues dans les méandres de la bétise.Mon quartier brûlait.Les hommes disparaissaient comme de simples objets.Je me réveille pour couvrir mes anges.Les draps bien pliés me rappellent à l'ordre.Je vis au rythme de l'alternance.Je vis une semaine sur deux.J'ai apprivoisé l'inquiètude mais elle se niche toujours dans les points névralgiques de ma mémoire.

 

Kateb traverse ma chambre.

 

Bonjour ma vie
Et vous mes désespoirs.
Me revoici aux fossés
Où naquit ma misère !
Toi mon vieux guignon,
Je te rapporte un peu de cœur

 

Je me consume à la vision du futur.Les bras croisés j'avance à pas cadencés.Je regarde les arbres défiler  derrière la vitre du train.Je me vois prendre dans mes bras mes deux grandes filles et arpenter les impasses de ma ville natale.Les enfants ne devraient pas grandir, écrivais-je sur le front de ma pensée.Je soliloque.

 

Nejma, celle que vénère Kateb traverse mon ciel.Elle n'a pas brillé pour moi.Sa bigarure , fruit de mes rêves s'enfonce dans les ténébres.Je voulais une vie paisible.Une large  embarcation qui résiste aux eaux tempétueuses.J'entends encore le défunt Mahmoud Darwich récitait le poème de l'amour, l'ode à la terre.Nejma passe son chemin.J'ouvre mes yeux.Nafoua , la fleur qui porte mes traits dépoussière ma mélancolie.Son rire traverse ma mélancolie et plante une fleur au seuil de mon hiver.Je souris.

 

 

 Kateb frappe à ma porte :

 

Je ressens mieux l’oppression universelle

Maintenant que le moindre mot pèse plus qu’une larme

Je vois ce pays et je vois qu’il est pauvre

Je vois qu’il est plein d’hommes décapités

Et ces hommes je les rencontre un à un dans ma tête

Car ils sont devant nous et le temps nous manque pour les suivre

 

Je suis un cadavre encerclé.J'avance à pas fébrile.

 

Derrière la réussite d'un homme il y a une femme qui veille , disaient les sages de ma ville.Nejma ne brille plus.Mon rêve se consume avec la première braise.Mes jambes ne supportent plus le poids de ma certitude.Je vois passer en un clin, vingt printemps sombrer dans la désuètude.Mes larmes noient ma pensée.Ma mère m'enveloppe de son regard tendre. 

Suite....

 

Mantes , le 13.02.2009

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17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 11:35

Paroles parmi les paroles passagères, poème de Mahmoud Darwich
Lu par M.Alioui meeting pour Gaza
Merci à Hichem pour le montage (excellent)

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7 mai 2008 3 07 /05 /mai /2008 07:40

Au heurt de nos regards

Tes vagues bleues

Chavirent ma barque

Je me débat

Je me noie

Et au réveil

Mon corps flottait sur une larme.

 

M .Alioui

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1 mai 2008 4 01 /05 /mai /2008 07:23

 

A celle qui a érigé sa mosquée au seuil de notre porte.

 




Une nuit

Ta prière frappe à ma porte

Me prête sa selle

Une lune !

 

J’ai chevauché les sept cieux

Partout sèment tes yeux

Veillante sur mon étoile

 

Tu dors

Blottie contre un absent

Tu racontes

Nos pouilleries scrofuleuses

Nos bourrasques

Ton endurance

Et ta vie tumultueuse de femme

Condamnée à l’inquiétude

 

Tu dors

Je me faufile dans ton rêve

Tu dis

L’absent est un mort

Il apparaît je pleure

Il disparaît je pleure.

 

Je me faufile dans ton sourire

Je heurte ta douleur

Enfouie dans tes mots sublimes

J’ai lu tes prières

O comme me manque ta fontaine !

 

Mohamed Alioui


 
*mère en arabe dialectal Algérois

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21 avril 2008 1 21 /04 /avril /2008 19:26
Ce vent fuyant tenace
Arrache ton voile blanc
Dévoile aux roses tes grâces
Et ton sourire pétillant


Diaprure dans son espace
Te convie le printemps
Fasciné un temps fugace
Par  tes yeux sémillants


M.Alioui
Mars 2008
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21 avril 2008 1 21 /04 /avril /2008 10:54

Je l'avais interviewé en 1992 pour le compte du quotidien Ouest Tribune,il venait juste de percer avec la chanson "Echemaa"...Ma chanson préférée !
Edounya ( la vie ) -


Kamel Messaoudi (ou Kamal Messaoudi)(né en 1961) - Interprète de chaâbi. Né le 30 janvier 1961 à Bouzaréah, sur les hauteurs d'Alger, il a grandi dans un quartier populeux de la peripherie de la même cite, au sein d'une famille modeste, entassée dans un appartement exigu niché au douzieme étage. Au départ, respectant la trilogie des demunis (s'en sortir par le sport, le spectacle ou le trabendo), il est attire par le football.Son père s'y oppose et suite à de très bons resultats scolaires préfère l'encourager a aller loin dans ses etudes. Kamel suit le chemin du frère ané qui s'adonnait à la musique et choisit la voie artistique.Ses débuts, il les éffectue en 1974, lorsque membre de l'unja, il monte un groupe chaâbi. Sa voix posée et pathetique le fera vite remarquer, d'abord par les gars du quartier, ses premiers admirateurs.

Version  chantée  par Rajaa Meziane:


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20 avril 2008 7 20 /04 /avril /2008 07:53
 
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19 avril 2008 6 19 /04 /avril /2008 17:44
A mon frère Habib /MONTAGE : Ass  TERPS

Recueillement

A l'heure de la mort collective
J'ai déposé une gerbe sur ton front.
Il était minuit.

Sur vos fronts
Mes défuntes plumes
J'ai allumé des bougies
J'ai chanté vos maux
qui se bousculent dans ma mémoire.

Mohamed Alioui
19 Avril 2008
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18 avril 2008 5 18 /04 /avril /2008 04:59

 











T
el l’égarée dans l’étendue des rêves


R
assie , tendant la main au soleil


I
l pleut dans sa vie


S
ilence


T
ristesse


E
t vin buvant sa grisaille


S
e bousculent dans son regard


S
olitude des nuits


E
rrances et inquiétudes


M.Alioui
16 Avril 2008

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